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De Djibouti a Massawa (Erythree)

mardi 22 avril 2003

Mercredi 9 avril 2003, Djibouti

Et voila l’épisode Djiboutien termine. Comme d’habitude, on part avec les regrets de n’avoir rien vu – pas eu le temps – et on court vers une nouvelle destination.

Le séjour a Djibouti s’est révèle très contraste, avec une arrivée et un accueil manquant de chaleur – c’est le cas de le dire. Des notre arrivée, on nous a interdit de débarquer en dinghy, puis le lendemain c’est la police de l’immigration qui a commence a nous arnaquer. Le manque d’argent dans ce pays, ou tout est cher, très cher, largement comparable à la France, conduit la population à chercher de l’argent en permanence. Evidemment, deux blancs tout fraîchement débarques sur le continent africain constituent une cible de choix. Bien que nous commençons à en avoir l’habitude, l’insistance et le systématisme de cette démarche associes à une roublardise et une mauvaise foi sans limite conduit a une certaine lassitude, a un point que l’établissement de relations « normales » avec les Djiboutien s’avère très difficile. Nous avons cependant réussi à lier contact avec quelques personnes sur place. L’ambiance dans ce tout petit pays, encore français il n’y a pas si longtemps, est étrange. Tout imprégnée de colonialisme à la française, la petite ville de Djibouti ne semble compter comme étrangers qu’une énorme population militaire (des français et des djiboutiens bien sur, mais aussi des américains, des italiens, allemands, etc.…). Le décalage entre ces deux populations est énorme. La population locale semble s’ennuyer, tout le monde s’accorde à dire qu’il n’y a rien a faire, ici. La chaleur de l’après-midi africain plonge la ville dans une étrange et profonde torpeur, des que la livraison journalière de Khat (sorte de drogue locale, qui se pressente sous la forme de feuilles que l’on mâche et que l’on garde en bouche pendant des heures, on dit aussi « brouter ») en provenance d’Ethiopie a été distribuée dans tous les recoins de la ville. Beaucoup de djiboutiens – tous ceux qui travaillent pour le gouvernement – n’ont pas été payes depuis près de 5 mois, et les mauvaises langues disent que le gouvernement ne garde le contrôle de la population qu’avec ces livraisons quotidiennes, sans lesquelles la population risquerait de protester. C’est un fait qu’une étrange et électrique tension règne dans les petites rues de Djibouti des le début de l’après-midi, la nervosité et l’agressivité sont palpables. Et tout d’a coup, les livreurs de Khat arrivent, tout le monde se rue pour acheter son bouquet, s’installe a l’ombre, commence a « brouter » et une ambiance bon enfant s’installe, partout. Etrange…

De notre cote, nous avons du batailler, comme dans beaucoup d’escales, pour tenter de réparer tout ce qui est tombe en panne. Les militaires français nous ont donne un bon coup de main pour réparer la VHF, en panne d’émission, et un atelier de réparation électrique s’est charge de rebobinner une nouvelle fois le petit moteur électrique du pilote automatique. Beaucoup d’autres démarches, et peu de temps pour enquêter sur le fameux monstre du Goubeth. L’endroit est pour le moins étrange, réellement « île du diable pour certains », alors que d’autres accusent l’équipe Cousteau d’avoir voulu se faire un coup de pub sur une histoire de monstre. On n’en saura pas plus.

Nous n’avons eu qu’une journée pour faire un petit tour dans le pays. Paysages incroyables, basaltiques surtout et semblant peuples uniquement de chameaux (ce n’est bien sur pas vrai, des gens les gardent : les peuples Afar et Issas), et un livre a ciel ouvert pour les géologues qui peuvent lire dans la faille de Djibouti l’histoire de la terre. Nous nous sommes rendus sur la grande banquise sale du lac Assal, à quelques dizaines de kilomètres de Djibouti. Comme la mer morte, ce lac est sature en sel et l’évaporation (sur le point de l’évaporation, ici ça ne rigole pas, fait chaud, oulala…) conduit a la formation d’une cote de sel, toute semblable a la banquise d’un paysage arctique. Bien sur, c’est rigolo de se baigner, parce qu’évidemment on flotte. Bref, on a fait nos touristes toute une journée, et on était bien contents de nous. Désole, plus de piles dans l’appareil photo, alors pas d’illustration (les plus acharnes iront chercher sur le Web).

Alors voila, c’est parti. Il est 18 heures et le soleil se couche dans les hautes montagnes désertiques. Le vent est léger et nous avançons tranquillement vers le détroit de Bal El Mandeb, qui garde l’entrée de la Mer Rouge, cette Mer Rouge qui nous fait si peur, ou les vents peuvent devenir extrêmement violents en quelques minutes, et lever une mer très dangereuse. Cette nuit, l’état de la mer démentit ces craintes et la douceur caressante de la brise venant du nord-ouest nous fait oublier cette mauvaise réputation…

La capitaine fait sa maline devant le photographe

Jeudi 10 avril 2003, « Les Sept Frères », 12°00’N 43°26’E

Le Ras Bir est double vers minuit, et au matin se dressent les fameux « Sept Frères » djiboutiens. Ces îles volcaniques se dressent a quelques milles l’une de l’autre, toutes visibles en même temps, a l’entrée du détroit de Bab El Mandeb.

Apres cette nuit toute « molle », la météo locale ne faillit pas à sa réputation, et le vent forcit, levant une mer courte et peu maniable, pourtant par vent arrière. Henri de Monfred parlait souvent des vents dans ce détroit qui auraient fait passer le mistral pour une petite brise. Nous décidons de vérifier la réputation des « Sept Frères » comme l’un des plus beaux sites de plongée au monde, et nous mouillons au nord de Rhouda Dabali.

Très vite l’on déchante sur la magie locale, et malgré un paysage sublime, le mouillage se révèle peu confortable, alors que l’on n’y mettrait pas deux bateaux entre les patates de corail. Le vent forcit encore, pour atteindre 40 nœuds. Le hic, c’est cette grosse étincelle – cette petite flamme, voire grosse flamme – qui s’est produit lors du démarrage du moteur : démarreur HS, dont plus de moteur, donc difficulté de repartir (relever l’ancre sur 20 mètres, par 40 nœuds de vent, sans moteur, c’est pas drôle du tout, voire pas possible). Apres démontage de tout le câblage électrique, c’est un petit fil tout bête qui touchait le moteur, et dont la gaine plastique a fondu, entraînant un court-circuit via la carcasse du moteur à la masse. Bref, c’est la merde. Démontage du démarreur, le solénoïde semble être en cause. Démontage du solénoïde. Bof, on y connaît rien. On flippe et on décide de tout remonter, après avoir cette fois-ci bien isole le fil fautif. Alors qu’on s’essaie à apprendre à démarrer le moteur à la manivelle, on découvre que le démarreur remarche !!! Sans qu’on y ait rien fait !!! Les mystères de l’électricité peuvent parfois nous donner une idée de l’infini. Toute cette après-midi mécanique nous aura tout de même permis de faire un contrôle de plein de chose, et nous avons pu changer la courroie de l’alternateur fortement endommagée, que nous n’aurions jamais contrôlée sans ça. Un message ?

Nous voila plein de cambouis, rayonnants après 4 heures de stress, et la mer s’offre a nous dans un des plus beaux sites de plongée du monde. Que croyez-vous qu’on a bien pu faire par la suite ? Un monopoly. J’ai gagne après avoir réussi a hypothéquer la « Rue de la Paix » a Armelle.

Ben non, on est aller plonger. Et la non plus, la réputation de la Mer Rouge ne s’est pas démentie. Ouahhou ! On nous avait prévenu, mais même. Une faune incroyable, en fait plus chargée que dans un aquarium d’Oceanopolis, des poissons partout, énormes : carrangues de 10 kgs, barracudas de plus d’un mètre, requins « pointes blanches », tortues, dans le même champ de vision… On en oublie presque la clarté de l’eau, la beauté du corail et des centaines de petits poissons multicolores qui tournent autour. On s’était dit qu’on ramènerait un poisson, mais ce n’est pas possible, c’est trop beau et trop facile (on s’approche des gros poissons à 2 mètres sans problèmes).

Apres en avoir pris plein les yeux, Parsifal et son équipage se préparent pour la nuit, qui sera, disons, rouleuse…

Coucher de soleil sur les "Septs Freres"

Vendredi 11 avril 2003, « Rhouda Dabali », 12°27’N 43°23’E

Le mouillage n’est quand même pas trop top. Ca déferle tout près, ça roule a mort, mais les 40 nœuds de vent qui s’engouffrent dans Bab El Mandeb n’inspirent pas l’envie d’un départ précipite.

Alors on retourne plonger, avec ce matin pour thème l’activité « pêche aux langoustes ». Elles sont une dizaine, grosses, dans une faille a environ 1,5 mètres de profondeur. Apres plusieurs tentatives de techniques de pêche différentes, genre « je la tire par les antennes, tu la choppes », « je la tire par les pattes, tu la choppes », « je la chatouille par en dessous, tu la choppes », « je lui raconte une histoire drôle et quand elle s’enfuit, tu la choppes », et les bras et les mains tout écorchés contre la paroi corallienne, on décide d’employer une autre méthode un peu moins fine (pour être tout a fait franc, cette technique requiert l’utilisation d’un fusil sous-marin). Nous convierons nos amies langoustes à notre repas du midi, avec du beurre.

Sans commentaires...
Depart des "Sept Freres" sous une bonne brise

Une dernière plongée dans le début de l’après-midi, juste avant une accalmie qui semble se confirmer : 20/25 nœuds, Sud-Est. Le mouillage est trop nul, il n’y a pas à hésiter, on fonce. Et c’est parti pour le détroit de Bab El Mandeb, vite avale vent arrière a plus de 8 nœuds. Mais le vent forcit, forcit, et la mer aussi. Malgré l’allure vent arrière, nous sommes contraints de réduire la toile des la sortie du détroit, manœuvre délicate dans la mer forme et par vent arrière. Ca monte toujours, le génois est réduit de moitie, et le deuxième ris est pris dans la grand voile alors que le vent atteint 40 nœuds (cette manœuvre la n’a pas été triste non plus). Apres une courte accalmie, on croit être sauves, quand le vent reprend de plus belle, et continue de forcir. Bon, on se tape quand même des langoustes à l’américaine, préparées courageusement par Armelle dans la tourmente. La nuit va être terrible, et on finira sous grand voile seule au bas ris (génois entièrement roule), a plus de 7 noeuds. On avait, Armelle et moi jamais vu ça : sous grand voile seule a trois ris, et par vent arrière, Parsifal réussissait tout de même a partir au lof (12 tonnes quand même) dans les rafales. Pas d’autre allure possible que le vent arrière. Sûrement plus de 50 nœuds dans les plus grosses claques. Il aurait fallu avoir le courage d’affaler la grand voile (ce qui voulait dire se mettre face a la vague, et ça ce n’était pas évident), et de continuer sous tourmentin seul.

Samedi 12 avril 2003, Cote d’Erythrée, 13°32’N 42°30’E

Enfin le jour se lève, sur une mer qu’on voit enfin, grosse et courte. Ca mollit très légèrement (40/45 nœuds). La grand-voile a succombé aux battements furieux lors de la prise du troisième ris et présente 2 grand déchirures de plus d’un mètre chacune. Pas d’autre dégât apparent. Nous sommes tous les 3 fatigues, Armelle, Parsifal et moi (Goonk aussi), il faut nous arrêter pour nous reposer et réparer. La Marsa de Dudo nous tend les bras à quelques milles.

On gagne la petite anse, formée par d’anciennes coulées de lave descendant des nombreux volcans tout proches. Le moteur est a peine suffisant pour contrer la force du vent. Le mouillage paraissait bien abrite, mais même face a la cote, a 300 mètres du bord, la mer est formée, blanche d’écume. La chaîne part à l’horizontale, et on mouille une deuxième ancre, par sécurité. Bien nous en a pris de nous arrêter : le vent continue de forcir dans l’après-midi (50/55 nœuds). On s’en moque, on fait le plein de sommeil, avant d’attaquer notre atelier couture/réparation de voile.

Dimanche 13 avril 2003, « Marsa Dudo », 13°52’N 41°54’E

On passe la journée au mouillage, dans un paysage incroyable : du basalte partout, des volcans, une plage toute blanche. Pas question de repartir, le vent souffle toujours a plus de 50 nœuds par moment, et la réparation de la voile nous prendra au moins 2 jours. Pas question non plus de mettre a l’eau le dinghy pour rejoindre la cote.

Les locaux nous montrent comment faire, lorsque dans la matinée, 4 hommes arrivent a la nage au bateau : courte panique a bord, on imagine des pirates armes de grands couteaux caches dans leur slips et tout ça. Paranoïa stupide : ce sont des militaires qui habitent et surveillent la cote, et qui sont venus nous rendre visite car ils s’ennuient. Ce premier contact avec les Erythréens montre une population vraiment charmante, des gens tous gentils et accueillants. Ils montent a bord et on prend le thé tous ensemble : deux d’entre eux parlent anglais, et nous pouvons échanger un petit peu. Fait extrêmement marquant : ce sont les premiers depuis longtemps (la Thaïlande) a ne pas nous demander quelque chose après 3 minutes de discussion (argent, cigarettes, alcool, « sex books » au Yémen, vêtements et équipements divers). Ils nous ont parle d’eux, de leur pays, et on a réussit a apprendre quelques mots de Tigrina (orthographe a confirmer), la langue locale. Ils nous invitent a venir les voir a terre.

Ca c’est nos copains militaires erythreens (en slip, ils sont moins impressionnants) !!!

Ce qu’on s’empresse de faire dans l’après-midi, histoire peut-être d’échapper a la couture pour quelques heures. Rencontre sympa, et visite des cases de tout le campement (seuls les militaires habitent ce coin, et font de la présence pour que l’Ethiopie ne revendique pas cette portion de terre). Thé et pain local offerts. On retourne sur Parsifal comme l’on est venu a terre, a la nage.

Ce soir, le vent tombe tout a fait, en 5 minutes, et tourne de 180 degrés, en 5 minutes aussi. Incroyable la météo ici !

Lundi 14 avril 2003, « Marsa Dudo », 13°52’N 41°54’E

Apres une nouvelle visite de nos copains militaires érythréens pour le petit déjeuner, la météo clémente aidant, la grand-voile réparée et a poste, nous levons l’ancre a nouveau, a l’aube (bon, disons 11h30). Nous avons cette fois-ci le vent dans le nez, faible, et il nous faut tirer des bords. Le courant est contre nous lui aussi, et nous réussirons dans l’après-midi a faire 2 milles en 3 heures (bravo !).

La soirée est bien calme aussi, après une animation « pêche aux barracudas », qui a vu Armelle remporter le premier prix. « Barracuda au beurre blanc » ce soir donc. C’est con qu’on ait plus de langoustes, on aurait pu essayer le « barracuda farci à la langouste » ou encore la « langouste farcie au barracuda ». Enfin, vous savez ce que c’est, en bateau on fait du camping, quoi.

Le vainqueur du concours de peche aux barracudas pose pour la posterite

Nuit en grande partie au moteur, la patience trouvant rapidement ses limites dans un vent faible, dans le nez, face au courant. Surprise de la nuit : le moteur électrique du pilote automatique rend l’âme pour la 3eme fois ! Cool !

Mardi 15 avril 2003, Quelque part au large des cotes d’Erythree, 15°05’N 41°07’E

Moteur encore toute la matinée, avant que la brise ne se lève a nouveau en début d’après-midi. Journée tranquille sans beaucoup a raconter.

Mercredi 16 avril 2003, Sud du « Canal de Massawa », 15°23’N 40°25’E

Nous voila engages dans le « Canal de Massawa », et notre prochaine destination n’est plus qu’a une quarantaine de milles. Nous décidons cependant de faire une nouvelle halte, afin de ne pas arriver de nuit à Massawa, ce qui n’est jamais tranquille lorsqu’on ne connaît pas l’endroit. Le fait que l’endroit est truffe de récifs et qu’aucun feu ne fonctionne n’incite pas à forcer ce genre de manœuvre. Nous décidons donc de passer la nuit au mouillage dans la marsa de l’ « Ile Shumma », qui marque l’entrée du canal.

L’approche n’est pas aisée, car une barrière de corail entoure toute l’île, formant une espèce de lagon abritant les bateaux de passage. Il nous faut trouver la passe, large d’une cinquantaine de mètres. Le soleil à son zénith, et un matelot de service perche dans le mat nous permettent de nous guider sans encombre vers l’intérieur de la marsa. A 13h30, Parsifal est mouille, et son équipage se prépare pour une petite après-midi plongée/découverte de l’île (ou des chameaux pâturent librement parait-il).

Normalement, c’est plein de chameaux, y’en avait pas ce jour la, mais vous ne couperez pas au paysage.

La plongée se révèle chouette, malgré une eau pas très claire (émission de certaines substances par le corail à l’approche de la pleine lune ?). Les coraux sont superbes. 5 minutes nous suffisent en fin de plongée a pêcher au fusil le repas de ce soir (un petit « mérou 2 personnes »). Ces bestioles-la foisonnent dans les parages.

Parsifal au mouillage dans la marsa de l’Ile Shumma

La balade dans l’île est bien agréable, et le paysage présente un aspect africain très marque (savanes, arbustes ras).

Z’en avez pas marre des couchers de soleils ?

Jeudi 17 avril 2003, Ile « Shumma », 15°32’N 39°59’E

On s’était promis de décoller avant l’aube. Pari presque réussi, et la passe est franchie vers 5h30, uniquement au GPS (un peu flippant, mais pas moyen de faire autrement de nuit). La matinée se passe tranquillement, dans un vent sans cesse changeant en force et en direction. Le port de Massawa se présente devant l’étrave vers 13h30.


En réponse à :

> De Djibouti a Massawa (Erythree)

23 avril 200315:51, par Fred Farrugia
Vraiment fabuleux tout ca ! Mais ou trouvez vous des cyber-cafe dans ces milieux si desertiques ? Le samedi 12 avril a environ 10 000 km de Parsifal , de Kourou aux Iles du salut, notre bateau "ti’ bouchon" subissait presque au meme moment que vous, des avaries severes au niveau de la voile et du genois egalement... Journee maudite pour les marins... Continuez a etre tres prudent ! Fred.


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